Décapitation d'un chrétien dans l'État de Manipur en Inde

Décapitation d'un chrétien dans l'État de Manipur en Inde

L'archevêque de Trichur dénonce la domination de "la violence et l'instabilité sans précédent" dans l'État de Manipur en Inde.

Depuis le 3 mai, l'État de Manipur, au nord-est de l'Inde, est le théâtre de violents affrontements interethniques. La fédération des organisations chrétiennes indo-américaines avait rapidement dénoncé "la pire violence anti-chrétienne que l'Inde n'ait jamais connue".

Depuis le début des violences entre les communautés Kuki et Meitei, groupe ethnique majoritaire, au moins 137 personnes ont été tuées.

Parmi les victimes se trouve David Thiek. Ce chrétien a été décapité lors de lattaque de Langza. Le chef des villages que forment Langza avait demandé à la population de fuir après que des groupes rivaux se soient mis à incendier les maisons. Un habitant précise auprès du média indien First Post, "cependant, pour éviter que nos maisons ne soient pillées, nous avions gardé trois à quatre jeunes hommes pour garder les villages".

Sur Twitter, une association étudiante fait part de l'assassinat "brutal" de David Thiek lors de cette attaque. "Sa tête coupée a été accrochée à un poteau avec lequel ces terroristes ont défilé", déplorent-ils indignés d'un tel "niveau de dépravation".

La Cour Suprême étudie actuellement deux requêtes liées à la violence en cours, dont une pétition déposée par le Manipur Tribal Forum Delhi demandant la protection de la tribu Kuki par l'armée indienne.

Colin Gonsalves, avocat comparaissant pour le Forum tribal de Manipur, dénonce une aggravation de la situation à Manipur.

"Tant que ces groupes armés ne seront pas démantelés et autorisés à aller tuer, il y aura une escalade de la violence. Hier soir, 3 tribaux tués et 1 décapité, première décapitation de tribaux. Ce sont les Meiteis, c'est le groupe dominant. J'ai donné une liste de toutes les centaines de Kukis qui ont été tués dans les villages. Les Kukis n'attaquent pas. Les Kukis sont dans les villages en train de défendre. (...) L'armée a publié deux communiqués de presse disant qu'elles ne sont pas autorisées à faire leur devoir et à protéger le peuple."

Le 2 juillet dernier, une journée de prière a été mise en place par les croyants. Mgr Andrews Thazhath, archevêque de Trichur, a exprimé son profond regret que "la violence et l'instabilité sans précédent aient dominé la région ces derniers jours".

Il affirme que "les actes de violence et les incendies criminels se poursuivent sans relâche, en particulier dans les zones périphériques de la région". Selon les évêques indiens, "plus de 50 000 personnes sont déplacées, sans abri et souffrent dans divers camps de secours et résidences privées. De nombreuses personnes ont fui la capitale Imphal et l'État pour des lieux plus sûrs".

M.C.

Crédit image : Shutterstock/ Zvonimir Atletic

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